EN BREF
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Les résidences de tourisme en copropriété représentent une spécificité du secteur immobilier, caractérisées par une gestion complexe et des régimes juridiques précis. Dans ce cadre, la question de la légitimité des acteurs à agir contre les constructeurs en cas de malfaçons devient cruciale. Le rôle des sociétés d’exploitation et des sydicats de copropriétaires est au cœur de cette dynamique, surtout lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts communs des propriétaires face aux défaillances des entreprises de construction. Les récents arrêts jurisprudentiels mettent en lumière les implications juridiques de cette lutte pour la protection des droits des copropriétaires et la gestion des biens immobiliers à vocation touristique.

Les résidences de tourisme en copropriété constituent un secteur spécialisé de l’immobilier, où la réglementation et les relations entre les divers acteurs doivent être clairement définies. En vertu de la récente décision de la Cour de cassation, les syndicats de copropriétaires conservent le droit d’agir en justice contre les constructeurs, même en présence d’un exploitant unique. Cet article explore les implications de cette décision, les spécificités juridiques des résidences de tourisme et le rôle essentiel des acteurs légitimes dans ce contexte.
Le cadre juridique des résidences de tourisme
Les résidences de tourisme en copropriété sont régies par des normes spécifiques, définies notamment par l’article D. 321-2 du Code du tourisme, qui impose une gestion centralisée par un exploitant unique. Ce dernier, qu’il soit une personne physique ou morale, est lié aux copropriétaires par un contrat de louage ou de mandat de gestion. Cette particularité les distingue des copropriétés classiques, qui sont régies par la loi du 10 juillet 1965.
Dans la pratique, les copropriétaires concluent souvent des baux commerciaux de 9 ans renouvelables avec cet exploitant. Ces contrats peuvent inclure des clauses de subrogation qui permettent à l’exploitant d’agir au nom des copropriétaires en cas de litige avec les constructeurs ou maîtres d’œuvre. Toutefois, ces mécanismes juridiques prennent souvent des formes complexes qui peuvent interroger sur les droits des syndicats de copropriétaires.
L’affaire jugée par la Cour de cassation
En mai 2025, la Cour de cassation a statué dans une affaire où plusieurs syndicats de copropriétaires avaient signalé des malfaçons sur des dispositifs de sécurité incendie dans une résidence de tourisme. Les copropriétaires avaient assigné non seulement les entreprises responsables des travaux, mais aussi leurs assureurs. Initialement, la cour d’appel de Chambéry avait jugé la demande irrecevable, arguant que les clauses de subrogation limitaient le droit à agir des syndicats de copropriétaires.
Une telle décision aurait pu étouffer la capacité des syndicats à défendre leurs droits, laissant les copropriétaires sans recours direct contre les constructeurs en cas de défaillance de l’exploitant. Fort heureusement, la Cour de cassation a inversé cette décision, réaffirmant la qualité à agir des syndicats de copropriétaires.
La décision de la Cour de cassation : une avancée majeure
La décision de la Cour de cassation a permis de rappeler les principes fondamentaux régissant les droits des syndicats de copropriétaires. Les juges ont affirmé que malgré l’existence de clauses de subrogation, cela ne saurait priver les syndicats de leur capacité à agir en justice contre les constructeurs. En effet, l’article 15 de la loi de 1965 stipule clairement que le syndicat a qualité pour agir en vue de la sauvegarde des droits afférents à l’immeuble.
Cette clarification a d’importantes implications pour la gestion quotidienne des résidences de tourisme. Les syndicats disposent enfin d’une autonomie d’action, ce qui leur permet de sécuriser efficacement leurs droits. Les clauses de subrogation, loin de les dessaisir, doivent désormais être rédigées avec précaution pour ne pas empiéter sur les prérogatives des syndicats.
Les rôles des acteurs légitimes dans les résidences de tourisme
Dans ce cadre juridique, plusieurs acteurs légitimes jouent un rôle capital. Les syndicats de copropriétaires, qui représentent les intérêts collectifs, et les exploitants, responsables de la gestion quotidienne, doivent collaborer étroitement. La nouvelle jurisprudence renforce également la position des syndics professionnels, leur permettant de mieux défendre les intérêts de la copropriété face aux entreprises de construction et à leurs assureurs.
Les gestionnaires de patrimoine et les conseillers en gestion de patrimoine profitent également de cette clarté juridique. Ils peuvent ainsi orienter leurs clients vers ce type d’investissement locatif en leur garantissant une protection accrue de leurs droits.
Les implications pratiques pour les investisseurs
Cette évolution renforce la confiance des investisseurs, qu’ils soient particuliers ou institutionnels. La possibilité d’un recours direct contre les constructeurs en cas de malfaçons facilite la gestion des litiges, constituant un levier important pour sécuriser les investissements dans l’immobilier touristique et de loisirs. Les investisseurs peuvent désormais agir avec plus de sérénité, sachant que leurs droits seront défendus par les syndicats de copropriétaires.
Cela étant dit, les avocats et praticiens du droit immobilier doivent adapter la rédaction des clauses de subrogation dans les conventions de gestion et les baux d’exploitation. Cette révision est essentielle pour assurer une protection juridique efficace des intérêts des copropriétaires et garantir que les syndicats demeurent des acteurs agissants dans le cadre de leurs missions.
FAQ – Résidences de tourisme et droits des syndicats
Un syndicat de copropriétaires peut-il agir contre les constructeurs malgré l’existence d’un exploitant unique ?
Oui, selon l’arrêt de la Cour de cassation du 22 mai 2025. Cette décision affirme que le syndicat conserve sa qualité à agir contre les constructeurs, indépendamment des arrangements contractuels avec l’exploitant.
Les clauses de subrogation dans les baux commerciaux suppriment-elles les droits du syndicat ?
Non, ces clauses ne peuvent pas priver le syndicat de ses prérogatives légales. L’article 15 de la loi de 1965 protège la capacité d’action des syndicats de copropriétaires.
Quand un syndicat de résidence de tourisme peut-il agir en justice ?
Le syndicat peut agir pour la sauvegarde des droits afférents à l’immeuble, notamment pour obtenir la réparation des dommages visibles sur les parties communes.
Cette jurisprudence s’applique-t-elle à toutes les résidences de tourisme ?
Oui, elle concerne toutes les résidences de tourisme placées sous le statut de copropriété, clarifiant ainsi les droits des syndicats de copropriétaires face aux défis de l’exploitation touristique.

Acteurs légitimes dans les résidences de tourisme
Acteurs | Rôle face aux constructeurs |
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Syndicat des copropriétaires | Agit en justice pour défendre les intérêts collectifs des copropriétaires |
Exploitant unique | Responsable de la gestion quotidienne, peut engager des actions si subrogé |
Constructeurs | Tenus responsables des malfaçons, engagement de leur responsabilité |
Assureurs | Couvrement des dommages en cas de défaillance des constructeurs |
Avocats spécialisés | Conseillent et représentent le syndicat et les copropriétaires en cas de litige |
Gérants de patrimoine | Aident à la sécurité des investissements en facilitant les recours possibles |

Dans le cadre des résidences de tourisme en copropriété, les syndicats des copropriétaires jouent un rôle crucial en tant qu’acteurs légitimes face aux constructeurs. Les récentes décisions judiciaires, telles que celle de la Cour de cassation du 22 mai 2025, apportent une meilleure protection juridique pour les copropriétaires en affirmant leur droit à agir en justice. Cet article explore les implications de cette décision ainsi que le cadre juridique spécifique qui régit ces résidences.
Le cadre juridique spécifique des résidences de tourisme
Les résidences de tourisme en copropriété suivent un cadre juridique bien défini par l’article D. 321-2 du Code du tourisme. Ce dernier impose une gestion hôtelière exécutée par un exploitant unique, généralement à travers des contrats de baux commerciaux entre l’exploitant et les copropriétaires. Ces contraintes vont de pair avec des clauses de subrogation qui jouent un rôle fondamental dans la relation entre les différents acteurs de cette structure. Ainsi, l’exploitant unique dispose de la capacité d’agir au nom des propriétaires pour faire valoir leurs droits en cas de litige avec les constructeurs.
Retour sur l’affaire jugée par la Cour de cassation
Dans une affaire récente, des syndicats de copropriétaires ont rencontré des désordres significatifs sur les escaliers de secours extérieurs d’une résidence de tourisme, construite en état futur d’achèvement. Malgré les baux commerciaux qui comportaient des clauses de subrogation, la cour d’appel de Chambéry avait décidé que les syndicats n’avaient pas la qualité d’agir contre les constructeurs, considérant que les droits avaient été transférés à l’exploitant unique. Cette décision a soulevé des inquiétudes chez les professionnels du secteur, craignant que cela ne limite la capacité des syndicats à défendre les droits de la copropriété.
La clarification apportée par la Cour de cassation
Dans sa décision de mai 2025, la Cour de cassation a cassé l’arrêt de Chambéry, réaffirmant la capacité des syndicats des copropriétaires à agir en justice indépendamment de l’existence de clauses de subrogation. Elle a rappelé que la subrogation ne peut priver un syndicat de sa qualité à agir contre les constructeurs en vue d’obtenir la réparation des dommages touchant les parties communes de l’immeuble. Cette avancée juridique situe clairement le rôle autonome des syndicats dans la protection des intérêts des copropriétaires.
Les implications pratiques de cette jurisprudence
Cette décision a des répercussions pratiques significatives pour les résidences de tourisme. Les syndicats de copropriétaires disposent à présent d’une autonomie accrue pour agir contre les constructeurs défaillants. Cela permet aux syndics de défendre efficacement les intérêts collectifs de la copropriété, même lorsque l’exploitant pourrait être incapable de le faire. Ceci est particulièrement pertinent dans des situations où l’exploitant est en difficulté financière ou en liquidation judiciaire.
Les limites de la subrogation conventionnelle
La jurisprudence souligne également que les clauses de subrogation ne peuvent pas écarter les droits collectifs des syndicats. En vertu des principes du droit des obligations, un copropriétaire ne peut transmettre plus de droits qu’il n’en a. Cette règle est essentielle pour garantir que les syndicats conservent leur droit d’action contre les constructeurs, indépendamment des termes des baux commerciaux.
Les recours possibles pour les syndicats
Avec cette nouvelle clarification, les syndicats de copropriétaires peuvent désormais envisager plusieurs recours en justice contre les constructeurs. Ils peuvent agir pour la réparation des dégâts affectant les parties communes, qu’ils soient le résultat de malfaçons ou de non-conformité avec les normes de sécurité. Cette capacité à agir est vitale dans la gestion des litiges et pour le maintien de la qualité de vie des occupants.
En résumé, la décision de la Cour de cassation renforce considérablement la position des syndicats de copropriétaires et suggère un avenir plus sécurisé pour les investissements dans les résidences de tourisme en copropriété. Vous pouvez en savoir plus sur ce sujet en consultant des ressources comme cet article sur les défis juridiques auxquels font face les syndicats dans les résidences de tourisme.
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Résumé de la décision de la Cour de cassation
Dans un arrêt rendu le 22 mai 2025, la Cour de cassation a affirmé que les syndicats des copropriétaires d’une résidence de tourisme en copropriété peuvent agir en justice contre les constructeurs, et ce, même en présence de clauses de subrogation qui favorisent l’exploitant unique. Cette décision renforce la capacité des copropriétaires à se défendre collectivement en cas de malfaçons, clarifiant ainsi leur rôle au sein de ces ensembles immobiliers complexes. L’importance de cette avancée réside dans sa capacité à protéger les droits des syndicats face aux enjeux juridiques rencontrés dans la gestion immobilière.
Le cadre juridique des résidences de tourisme
Les résidences de tourisme en copropriété se distinguent des copropriétés classiques par un cadre juridique spécifique régissant leur fonctionnement. L’article D. 321-2 du Code du tourisme impose la présence d’un exploitant unique, garantissant ainsi une gestion hôtelière cohérente. Les copropriétaires signent souvent des baux commerciaux, intégrant des clauses de subrogation qui permettent à l’exploitant d’agir en leur nom vis-à-vis des constructeurs. Toutefois, ces baux ne privent pas le syndicat de son droit d’action, tel confirmé par la Cour de cassation.
Prise en compte des intérêts collectifs
Il est fondamental que les syndicats de copropriétaires restent vigilants quant à leurs droits collectifs. Les malfaçons constatées dans les parties communes, comme les escaliers de secours, soulignent l’importance d’agir de manière collective contre les constructeurs. Les syndicats doivent être informés et formés pour identifier et signaler les anomalies, afin d’entamer rapidement les démarches juridiques nécessaires. Leur capacité à se défendre ensemble est une force qui peut peser dans la balance lors de litiges.
Évaluation des droits et obligations
Les syndicats doivent également procéder à une évaluation minutieuse de leurs droits et obligations, qui ne se limitent pas à la gestion quotidienne des parties communes. D’après l’article 15 de la loi n° 65-557, les syndicats disposent d’une qualité d’action pour défendre les droits afférents à l’immeuble. Ils doivent donc s’assurer que ces prérogatives soient respectées et appliquées dans les contrats qui les lient à l’exploitant.
Clarifications sur les clauses de subrogation
Les clauses de subrogation présentes dans les baux commerciaux ne doivent pas être interprétées comme une limitation des droits des syndicats. La Cour de cassation a rappelé que les copropriétaires ne peuvent transmettre plus de droits qu’ils n’en détiennent eux-mêmes. Cette précision permet de garantir que les syndicats ne perdent pas leur qualité à agir, même si l’exploitant est désigné comme représentant des copropriétaires dans certaines situations.
Rôle des acteurs dans la relation avec l’exploitant
Les syndicats doivent établir une relation de partenariat et de communication ouverte avec l’exploitant. Cela inclut l’élaboration de procédures claires pour signaler les problèmes et les dysfonctionnements de manière transparente. Une bonne coordination entre les différents acteurs (syndicats, exploitants, et constructeurs) est essentielle pour assurer une gestion efficace de la résidence de tourisme. Cette collaboration peut également servir à renforcer les négociations en matière de qualité de construction et de maintenance des parties communes.
Anticipation des risques
Il est crucial que les syndicats développent une stratégie proactive pour anticiper les risques liés aux pratiques de construction. Initiatives telles que des inspections régulières et des audits de conformité des bâtiments peuvent non seulement prévenir des malfaçons, mais aussi garantir que les obligations légales soient respectées. En cas de constatation de déficiences, le syndicat doit être prêt à mobiliser son droit d’action pour faire valoir ses intérêts.
Encouragement à la sensibilisation
Enfin, il est recommandé aux syndicats d’organiser des sessions de sensibilisation pour informer et former les copropriétaires sur leurs droits et devoirs. Ces initiatives peuvent les encourager à être plus impliqués dans la gestion de la conduite d’action collective et dans la protection de leurs investissements. En renforçant leur savoir, les copropriétaires pourront mieux défendre leurs intérêts et ceux de leur syndicat face aux constructeurs ou à l’exploitant.
FAQ – Résidences de tourisme et droits des syndicats
Un syndicat de copropriétaires peut-il agir contre les constructeurs malgré l’existence d’un exploitant unique ? Oui, selon l’arrêt de la Cour de cassation du 22 mai 2025. L’exigence d’un exploitant unique prévue par l’article D. 321-2 du Code du tourisme n’a pas pour effet de priver le syndicat de sa qualité à agir contre les constructeurs pour les dommages affectant les parties communes de la résidence de tourisme.
Les clauses de subrogation dans les baux commerciaux suppriment-elles les droits du syndicat ? Non, les clauses de subrogation insérées dans les baux commerciaux ne peuvent pas priver le syndicat de ses prérogatives légales. La Cour rappelle qu’un copropriétaire “ne peut transmettre plus de droits qu’il n’en a”. Ainsi, cela limite l’étendue de la subrogation aux seuls droits individuels.
Quand un syndicat de résidence de tourisme peut-il agir en justice ? Le syndicat peut agir en vue de la sauvegarde des droits afférents à l’immeuble, conformément à l’article 15 de la loi de 1965. Cette qualité s’exerce notamment pour obtenir la réparation des dommages affectant les parties communes. Et cela doit être fait indépendamment des arrangements contractuels avec l’exploitant de la résidence de tourisme.
Cette jurisprudence s’applique-t-elle à toutes les résidences de tourisme ? Oui, cette décision concerne toutes les résidences de tourisme placées sous le statut de la copropriété des immeubles bâtis. Elle clarifie définitivement l’articulation entre les contraintes d’exploitation touristique et les droits des syndicats de copropriétaires dans ce secteur.